SEA(E)SCAPES DNA : DON’T (N)EVER ASK

EURIDICE ZAITUNA KALASALON H

PARIS 18FEV-26MAR2022

Avec l’artiste Euridice ZAITUNA KALA
Création sonore Romain MASCAGNI
Design graphique Liyo GONG

Avec le soutien du Centre national des arts plastiques (Cnap)


Pour se couler dans le réel de ce bateau, il faut  naviguer là où cohabitent futur et passé, là où on ne pourra plus les expérimenter.

L’histoire de ce navire a échappé aux Mozambicains. Lassée de n'avoir accès qu’à des archives vécues sous le seul prisme portugais, il devenait urgent pour l'artiste de réinvestir ce récit. Débuté à Lisbonne, son travail de recherche l’emmène à Ilha de Mozambique puis au Cap. Ce déploiement dans l’espace devenait acte de résistance : en arpentant une bande de ce littoral, Euridice Zaituna Kala ravivait cette mémoire jusqu’alors anecdotique.

L’artiste ne cherche pas ici à proposer une réécriture de l’histoire, mais à l’incarner : « Par ce voyage, j'allais devenir l’archive ». Recherche, documentaire et performance se confondent en un même acte. En résultent des images-objets, les sons du déferlement des vagues, le crissement de la carène, les objets au sol, comme autant de moyens d’abonder cette archive sensible. Elle mêle carnets de voyages et récits absents de l’Océan Indien.

Kala, nourrie de ces espaces obscurs, imagine alors ce que pouvait être le déplacement de ces corps en dehors d’une maîtrise de leur destin. Développé durant 7 ans, elle déploie son propre langage, prenant aujourd’hui la forme d’une exposition et d'une composition sonore sur cassette en co-création avec Romain Mascagni.

La mémoire, nécessairement matérielle, se développe par échos sur cette bande sonore. Elle évoque l’hypothèse de la mémoire de l’eau, qui aurait la propriété d'encoder et de conserver des informations dans la structure de ses molécules. Est-ce l’ADN de sons oubliés qui nous parvient par signaux ?


« Pieds, jambes, sexe, ventre, torse » forment un corps qui dispose d'autres récits. Euridice Zaituna Kala active avec ce script sonore la polysémie de l’Histoire. Écoutons les objets, ils pourraient nous dire quelque chose de ce qui fût et s’incarne désormais dans nos imaginaires.